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Lannion-Trégor Communauté
Bât. A - rue Claude Chappe
22300 LANNION

02 96 05 09 00

Novembre 2024

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Newsletter GLANN #6

Projet "Economies d'eau", c'est parti !

Face au défi que représente la satisfaction des besoins en eau sur son territoire et dans la perspective d’années sèches, l’agglo prépare des actions pour encourager la sobriété dans l’utilisation de l’eau. Des actions simples peuvent avoir de grands effets et permettre de mieux supporter les périodes de tension.

Ainsi, dès ce printemps, il sera proposé à 20 familles du Trégor de s’engager dans un « Défi Familles » ayant pour but de réduire leurs consommations en eau ; les résultats de ce Défi seront largement communiqués, afin que chacun puisse faire de même chez soi ! La phase de sélection des candidats va bientôt s’ouvrir, alors… pourquoi pas vous ?

Parallèlement, des matériels hydro-économes vont être diffusés sur le territoire ; vous pourrez les retirer gratuitement dans votre mairie, au Point Info-Habitat…

Enfin, des bâtiments communaux feront l’objet de diagnostics afin de réduire leurs consommations en eau.

Toutes ces actions permettront des économies dites « passives », c’est-à-dire que sans même changer les habitudes et sans perte de confort, il faudra moins d’eau pour se laver les mains, se doucher…

Bien sûr, il est possible d’aller plus loin pour réduire plus fortement les consommations, et de nombreuses actions de sensibilisation vous y aideront.

Si vous souhaitez candidater au Défi familles, bénéficier de matériels hydro-économes ou faire part de votre expérience en matière d’économies d’eau, envoyez un message à service.+edlenvieibronnement@h+dlannio7+dzjn-tregor.comr4ky

 

La parole à... Thibault Nordey

Directeur de la station d’expérimentation de Terre d’Essais à Pleumeur-Gautier.

Peux-tu nous présenter la station Terre d’Essais en quelques mots, quelques chiffres ?

Terre d’Essais est une station d’expérimentation mise en place par les producteurs maraîchers bretons au début des années 1970. Spécialisée en agriculture biologique depuis 1998, elle accompagne le développement de ce mode de production en réalisant des essais. Chaque année, une trentaine d’expérimentations sont conduites par les 7 employés de Terre d’Essais sur une quinzaine de cultures en plein champ et sous abris. Parmi les cultures en plein champ, on peut citer les choux, les artichauts, l’échalote et les courges, tandis que les cultures sous abris incluent notamment la tomate et la fraise.

Quelles sont les missions et les objectifs de la station ?

Notre mission consiste à prendre des risques à la place des producteurs en testant de nouvelles méthodes de production ou de nouvelles cultures. La station joue un rôle de lien entre la recherche et les producteurs en leur permettant d’adapter les innovations à leurs conditions de production. Le programme d’expérimentations, défini en fonction des besoins exprimés par les producteurs, s’organise autour de trois thématiques principales : l’évaluation variétale, la protection des cultures et l’agronomie.

Peux-tu nous citer quelques exemples d’expérimentations réalisées ces dernières années ?

Plus de 80 variétés de chou-fleur et de tomate sont évaluées chaque année au sein de la station. Depuis plus de 20 ans, nous travaillons également sur des techniques permettant de réduire l’utilisation d’engrais de synthèse grâce à la mise en place de couverts végétaux, et de limiter le recours aux herbicides par le biais du désherbage mécanique. Nous explorons aussi l’intérêt de nouvelles cultures adaptées à la région, comme la patate douce et les courges. À la demande des producteurs, nous avons lancé ces dernières années de nouvelles initiatives axées sur la mécanisation et la robotisation. Ces travaux visent à réduire la pénibilité du travail et à répondre au défi du manque de main-d’œuvre.

La station Terre d’Essais s’implique dans le programme d’actions du bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien-Côtiers, sous quelles formes ?

Au-delà des expérimentations qui visent à réduire l’utilisation d’engrais de synthèse et à limiter le recours aux herbicides, nous menons dans le cadre du contrat de bassin versant des expérimentations sur la mise en place de couverts végétaux en culture d’artichaut, de brocoli et de courges. En couvrant les sols pendant l’hiver, cette technique vise à limiter la lixiviation de l’azote et les phénomènes d’érosion et de transferts provoqués par les pluies. Nos travaux portent notamment sur les techniques d’implantation, en explorant la possibilité de mettre en place les couverts végétaux dès l’installation de la culture ou en cours de son développement.

 

 

 

Les O.R.E., un dispositif en OR

Vous êtes propriétaires de terrains naturels et êtes soucieux de la préservation de ce patrimoine sur le temps long (en cas de vente ou de décès) ? Comment avoir la garantie que cet espace qui vous est cher persiste longtemps après vous ? Que la forêt de chênes et de hêtres ne soit pas remplacée par une plantation d’épicéas ou que la lande tourbeuse disparaisse sous les saules et les pruneliers ?

L’ORE est une solution. « Obligations Réelles Environnementales », c’est le nom de ce nouveau dispositif très innovant qui pourrait vous intéresser. Nous vous le présentons en quelques mots.

Contrat passé entre un propriétaire et un organisme gestionnaire de sites naturels, l’ORE s’applique comme une servitude attachée au terrain et n’est donc pas dépendante des changements de propriétés. Mieux encore, le contrat fixe de manière concertée les engagements réciproques des deux partis contractants. Par exemple, le propriétaire garantit que la parcelle ne sera pas plantée ou cultivée et, en échange, l’organisme partenaire s’engage à assurer un suivi scientifique et à mettre en œuvre des travaux de restauration. Le contrat court entre 5 et 99 ans, selon la volonté des deux partis engageant le contrat. Si un locataire est en place au moment de la signature, celui-ci devra donner son accord au préalable.

Lannion-Trégor communauté pourrait ainsi accompagner et garantir, sur le long terme et sur un petit nombre de sites particulièrement sensibles, la préservation de milieux naturels remarquables.  Depuis fin 2024, trois projets sont étudiés, concernant parmi les milieux naturels les plus patrimoniaux et les plus méconnus du territoire : les landes tourbeuses.

Les associations, telles que Bretagne vivante ou Agir pour l'environnement par exemple, peuvent également être sollicitées en tant que partenaires environnementaux afin d’engager un contrat ORE.

Pour en savoir plus :

 

Zoom sur... Les estuaires du Jaudy, du Guindy et du Bizien

L’estuaire des 3 rivières, un écrin de nature méconnu

C’est au Bas du Pont à La Roche Derrien que le Jaudy rencontre la mer. Mais avant de trouver le grand large, aux confins de Pleubian et Plougrescant, les eaux du fleuve se mêlent à celles de la Manche dans un estuaire long d’une quinzaine de kilomètres sur son cours principal.

Le Jaudy qui prend sa source sur les contreforts du Menez Bré rencontre dans l’estuaire deux autres cours d’eau : le Bizien, en rive droite, dont l’estuaire s’étire sur 2 kilomètres et le Guindy, en rive gauche, qui sépare les communes de Tréguier et Plouguiel dont l’estuaire est long de 4 kilomètres.

Ce sont donc près de 20 kilomètres d’estuaire qui s’étendent de La Roche Derrien à l’embouchure en passant par Tréguier.

Des activités économiques implantées de longue date

Cet estuaire fut une aubaine économique pour l’homme qui s’y est fixé très tôt. La Roche Derrien est une cité connue dès l’an mille. Son activité portuaire de commerce du sel, indispensable à la conservation des viandes et du poisson a tôt fait de donner de l’importance économique à la cité rochoise. Surplombant l’estuaire, le Castel Du, à Langoat daterait lui de près de 3000 ans. Un labour sur la parcelle centrale du site a fait remonter, en 1986, une hache de bronze qui a permis d’attester d’une occupation précoce de l’homme dans ce secteur.

Ces bras de mer pénétrant profondément la terre marquent le paysage breton. Ils ont aussi permis de développer les échanges commerciaux mais ont aussi exposé la région aux visites moins courtoises des vikings, des espagnols entre autre.

L’estuaire au fil des siècles s’est développé notamment autour de Tréguier où le port a revêtu un caractère majeur dans le développement de la cité épiscopale.

Des activités ont marqué l’estuaire et les communes environnantes. La récolte et le transport du goémon dans les communes du fond de l’estuaire a permis de bénéficier de cet engrais cueillis sur les estrans rocheux de Plougrescant ou Pleubian. Transporter du goémon était plus aisé par voie maritime que par voie terrestre. Les goémoniers profitaient des marées pour remonter leurs barques chargées. A Pouldouran, au fond de l’estuaire du Bizien, l’activité a été particulièrement florissante jusqu’au milieu du 20ème siècle. Le goémon était aussi déchargé jusque La Roche Derrien et Langoat qui disposait d’un quai en équerre à Milin Saezh.

Le goémon avait alors un usage agricole et était un amendement couru. Les berges de l’estuaire se prêtent d’ailleurs particulièrement à l’agriculture. Les sols y sont profonds et fertiles. Le socle rocheux a reçu au fil de notre histoire géologique des apports éoliens de loess qui ont nappé le socle rocheux pour constituer ce sol riche et fertile mais également sensible à l’érosion.

Les paysans avaient très tôt compris la valeur de ces terres et ont ceint l’estuaire de murs de pierres sèches partout où la roche n’affleure pas. Ils évitaient les fuites de terres vers l’estuaire et l’érosion marine. Ils marquent également la limite du domaine public et du domaine privé. Certains linéaires ont été reconstitués par l’association Skol ar C’hleuzioù à Pouldouran et Troguéry. Ces travaux ont été financés par l’Europe puisque l’estuaire s’intègre dans le site Natura 2000 Trégor Goëlo. Le maintien des murs permet en effet de conserver les sols agricoles mais aussi de protéger les prés salés, habitats naturels dits d’intérêt communautaire. Ces prés salés s’étendent le long des berges au-dessus des vasières nues. Les végétaux qui les composent sont particulièrement adaptés à l’eau saumâtre. Ces milieux étaient d’ailleurs autrefois pâturés.

L’estuaire du Jaudy et de ses affluents n’est plus une route commerciale dans son intégralité. Ne subsistent que le port de commerce de Tréguier et les activités ostréicoles à l’embouchure. Les plaisanciers ne naviguent que peu au-delà de Tréguier. Les goémoniers ont depuis longtemps ranger barques et rames à Pouldouran.

L’estuaire s’est largement envasé durant la deuxième moitié du 20ème siècle. Remembrements, accélération de l’artificialisation des sols pour l’urbanisation en sont les causes.

Un patrimoine remarquable intimement lié à l’eau

Les estuaires du Jaudy, du Guindy et du Bizien sont moins navigués mais ont un intérêt patrimonial fort. Le long du Bizien, il est possible de découvrir les routoirs à lin de Gwenored entre Troguéry et Pouldouran. Premier site de rouissage restauré dans le Trégor, il rappelle combien la culture du lin a contribué à la prospérité agricole du Trégor. Surmontant les routoirs se dresse le manoir de Kerandraou à Troguéry. Monument historique, il est l’un des plus anciens manoirs du Trégor. Sur le Guindy, l’objet patrimonial le plus singulier est l’aqueduc qui permettait de capter l’eau de Créven à Plouguiel pour l’acheminer jusqu’au centre-ville de Tréguier. Il se situe quasiment à la limite de salure des eaux et indique l’entrée dans le village du Guindy à Minihy Tréguier qui fut un haut lieu du teillage du lin. Les déversoirs de moulins et les bâtiments qui bordent la rivière en sont encore des témoignages bien visibles.

Le long du Jaudy quelques joyaux se cachent. C’est le cas du moulin de Bili Gwen à Troguéry. Cette minoterie, devenue monument historique à la fin des années 1990, a fonctionné grâce à l’énergie marémotrice. Un étang, en amont du moulin, servait de réserve d’eau. A marée descendante, on libérait l’eau pour actionner une turbine qui permettait de moudre les céréales. Un peu plus loin, à la confluence du Jaudy et du Bizien, un autre site de rouissage du lin à Traou Martin. Il témoigne là aussi de l’omniprésence de cette technique dans le Trégor. On dénombrerait 3600 routoirs dans l’arrondissement de Lannion.

En aval de la confluence où se dresse le rocher St Yves en hommage au saint originaire de Minihy, le paysage se fait plus encaissé. Ici le socle rocheux change : au schiste friable succède le granit qui accompagne alors l’estuaire vers l’embouchure.

La ville de Tréguier constitue en soi un élément de patrimoine majeur qui marque l’estuaire de ces constructions anciennes auxquelles viennent se mêler des éléments plus contemporains. Les bâtiments en brique en amont immédiat de Tréguier sont les anciens dépôts de la gare de la ville. Le long des quais on devine les anciennes portes de la cité. Le port ancien dont subsiste les quais a été supplanté par des structures en béton qui permette aux vraquiers de décharger leurs marchandises principalement destinées à l’agriculture.

Sur la rive gauche, en quittant le port de Tréguier se dresse le magnifique manoir de Kestellic. Comme déposé sur l’éperon granitique, il est une vigie sur l’estuaire. Son jardin botanique comme celui du domaine de Kerdalo à Trédarzec est ouvert à la visite. Ils offrent tous deux des vues de choix sur l’estuaire.

Huîtres et biodiversité !

Enfin, s’approchant de l’embouchure, le port de La Roche Jaune à Plouguiel marque le début de la zone ostréicole qui s’étend sur Plouguiel et Plougrescant, d’une part, et Kerbors et Pleubian, d’autre part. Au mouillage, en sus des bâteaux de plaisance, les barges en aluminium attendent leurs équipages pour accéder aux tables à huîtres.

Ce coquillage a d’abord colonisé naturellement le fond d’estuaire avant sa progressive domestication. On trouvait ainsi des bancs d’huîtres au port de Tréguier jusqu’à Troguéry. De superbes photos, sorties des archives par l’association Océanide sont exposées sur le port de Tréguier. Elles illustrent les pêches miraculeuses de ce coquillage bivalve déjà très apprécié. Les gisements naturels ont progressivement disparu sous les effets cumulés de la surpêche, des maladies et de l’envasement.

Vous l’aurez compris le patrimoine bâti est riche mais cet estuaire conquis par l’homme depuis plusieurs millénaires est aussi une zone attractive pour une biodiversité spécifique.

Les salmonidés (Saumons et truites de mer) remontent l’estuaire pour revenir frayer sur les graviers qui les ont vu naître. A l’inverse, l’Anguille, espèce en voie d’extinction, se reproduit en mer des Sargasses, au large des Caraïbes, puis rejoint nos cours d’eau côtiers. Pour ces espèces, les estuaires sont des bretelles d’accès à leur lieu de ponte ou de croissance.

Ces poissons qui ont phase en eau douce et une en eau salée sont dits amphihalins. Certaines espèces exclusivement maritimes utilisent l’estuaire pour grandir où se sustenter de proies abondantes. C’est le cas du Bar qui raffole des crabes verts dissimulés dans les prés salés de l’estuaire.

Outre les prés salés, les vasières sont aussi des zones propices à la faune. Elles renferment des vers, de petits crustacés et coquillages qui seront des proies de choix pour les échassiers tels que le Courlis cendré ou les élégants Chevaliers aboyeurs et gambettes.

Quelques espèces de canards affectionnent le calme de ces estuaires. Citons l’emblématique Tadorne de Belon qui se nourrit de planctons déposés sur les vasières par les marées et de petits gastéropodes les Hydrobies. En hiver, l’estuaire attire les Sarcelles d’hiver qui fuient le Nord de l’Europe pour venir profiter de la relative clémence du climat trégorrois. Ici, la vase ne gèle pas : la garde-manger reste ouvert y compris en hiver ! L’Aigrette garzette l’a compris depuis longtemps et patiente le temps que la marée baisse pour longer la rivière et capturer leurs proies. Jamais très loin, le Héron cendré en fait de même.

Mouettes rieuses et mélanocéphales accompagnent les Goélands argentés, marins et bruns dans des reposoirs importants pouvant regroupés plusieurs centaines d’individus en particulier à Boured à La Roche Derrien, à Ste Anne à Troguéry ou à Pouldouran.

Difficile d’être exhaustif mais ces quelques lignes illustrent la richesse des patrimoines de ces estuaires. Le mieux est de les découvrir soit à pied grâce à plusieurs sentiers de randonnée : circuit des Méandres du Guindy ou de l’estuaire à Plouguiel, la route des talus et des routoirs à Pouldouran, le circuit de Traou Meur à St Nicolas à Trédarzec, la boucle du Jaudy à Kerbors. Vous pouvez aussi tenter l’aventure en kayak avec le Club de Kayak de La Roche Derrien qui propose des découvertes adaptées de ces milieux riches et apaisants.