Portrait : Olivier Tachon, à pleins poumons sur l’estran de Trégastel

Découvert à marée basse, l’estran est un lieu idéal pour s’initier à l’écologie marine. Olivier Tachon, animateur à l’aquarium marin de Trégastel, conduit sur la plage une balade aussi instructive que ludique. Ouvrez les oreilles, ses commentaires ont le goût de la mer, toniques, intarissables.

Penché sur les flaques laissées par la mer, Olivier Tachon ramasse quelque chose. Autour de lui, le groupe attend, attentif, captivé par les innombrables éléments que l’animateur leur fait découvrir au fil de la balade sur l’estran de Trégastel.
Dans sa main, un reste de crustacé, une mue plus exactement. «C’est, pour faire simple, les vieux vêtements d’une araignée de mer, une femelle pour être plus précis, elle a mué et a laissé sa vieille carapace rapportée par la mer.» Adultes et enfants ont les yeux rivés sur la faune et la flore insoupçonnées de cette partie du littoral. Un peu plus loin, un petit crabe se balade sur le sable. Olivier conseille de lui dire «halte!» pour le faire s’arrêter. Les enfants se prennent au jeu et s’exécutent. Chacun leur tour, ils font le geste conseillé par l’animateur : on appuie un peu sur la carapace, le crabe s’affaisse, on en profite pour glisser ses deux doigts de chaque côté et on montre son trophée au groupe qui applaudit au succès de l’opération. Quelques secondes plus tard, le crustacé retrouve sa liberté et regagne cet univers foisonnant mais fragile qu’est l’estran de mer.
Au fil de la balade de deux heures environ, Olivier Tachon aiguise l’oeil des promeneurs, il profite d’être au coeur de l’estran pour expliquer le phénomène des marées où, deux fois par jour, l’estran est inondé avant de s’exonder, au fil de la journée. Olivier montre tout ce que l’on peut trouver sur la plage quand on regarde de près. A genou, il décortique la laisse de mer, plus loin sous un rocher de granit rose, il montre une anémone, cousine de la méduse. Il la met dans un bocal afin que chacun puisse l’observer.
Au sein du groupe composé d’une quinzaine de personnes, on barbote dans les flaques, on sourit en entendant les anecdotes d’Olivier Tachon qui transmet son savoir avec précision sur un ton badin. Les coquillages sont passés au crible, on apprend que le bernard-l’hermite trouve son gîte après plusieurs essais dans les coquillages qu’il trouve. Pendant ce temps-là, un tourteau qui vient manifestement de muer, s’échappe sous le rocher. On perd sa trace mais on ressort avec une magnifique laminaire hyperborea brune qui peuple les fonds marins, un peu plus au large. Et les yeux s’écarquillent encore un peu plus...

Article extrait du magazine Mon Agglo - juillet 2015

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